samedi 3 juillet 2021

Abbé Chazal : 25 ans de Sacerdoce !

 



Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Chers amis,

Quel est le but d’un jubilé pour un prêtre ? Pas grand-chose de plus que d’expliquer aux jeunes gens qu’on ne doit pas craindre de s’engager, de devenir prêtre. Vous pouvez avoir la vocation et être une personne heureuse. C’est une vie heureuse. Aussi, nous nous réjouissons, je me réjouis pour ce que j’ai vu en 25 ans, toutes les grâces dont j’ai été témoin et spécialement aux Philippines, avec toutes ces missions un peu partout, l’afflux des âmes, tous ces baptêmes un peu partout. Et cela continue. Ainsi nous sommes complètement dépassés par les demandes. Tout cela nous rend vraiment heureux. Tout ce travail ressemble très fort à la maternité : ainsi, par moments, c’est très pénible, mais nous sommes très heureux lorsque nous donnons la vie, le don de la vie de notre Dieu. Cela nous remplit de joie. C’est sans doute la raison pour laquelle il y a une telle proximité entre la maternité et le sacerdoce, une proximité spirituelle. C’est la raison pour laquelle, lorsque les mères sont enterrées, on leur met le purificatoire qui a servi à purifier l’huile des mains de leur fils le jour de l’ordination ; ce purificatoire entoure leurs mains parce que l’Eglise reconnaît la similitude et le lien. Et donc, après 25 ans, nous sommes très heureux, malgré les difficultés, telle la crise de la FSSPX : lorsque je fus ordonné, la FSSPX était une unité de combat, nous étions sous l’autorité de l’abbé Peter Scott, nous combattions le Nouvel Ordo : une grande époque, de beaux développements. Et maintenant, cette semaine, le supérieur du district d’Autriche a dû révoquer sa déclaration contre le Covid : « son bras a été tordu » par le supérieur général afin qu’il fasse « marche arrière » au sujet de ce stupide Covid. C’est lamentable, déplorable. Ce n’est pas un événement heureux, mais le résultat, c’est que la présence de la Tradition aux Philippines a doublé, la messe traditionnelle est devenue importante dans ce pays. Cette île est couverte par dix groupes différents, en incluant le groupe de la FSSPX. Donc nous nous occupons des neuf autres et ils s’occupent d’un groupe. Je leur souhaite le meilleur. Donc le résultat est un bon résultat. Ainsi la vie dans le sacerdoce, la vie sacerdotale est une vie heureuse. C’est un fait ! Je le sais, j’en suis sûr ! Et je ne peux assez remercier Dieu pour toutes ces grâces reçues et distribuées lors de ces 10 000 messes. Je ne peux être assez reconnaissant pour cela.

Mais je « touche encore du bois », je puis encore être réprouvé, je peux encore échouer dans le sacerdoce, abandonner la prêtrise comme tant d’autres. Je peux devenir détraqué, rejoindre l’Eglise de Pfeiffer de Troya, je peux devenir sédévacantiste ou devenir libéral moi-même après avoir dénoncé le libéralisme. Et donc, après 25 ans de sacerdoce, le moment n’est pas encore venu de compter tous les œufs, de vendre la peau de l’ours : il n’y a encore rien dans le sac. C’est le problème de mon jubilé ici parce que, alors que je me congratule moi-même devant vous tous et sur youtube (qui ne peut me suspendre cette fois où je me félicite moi-même), le reste du monde entier prend le chemin de l’enfer. C’est horrible, c’est absolument horrible et cela ruine entièrement mon jubilé. Le monde entier va maintenant en enfer parce que l’entière structure de l’Eglise a été conquise par nos ennemis ; ainsi l’Eglise, comme le disait Mgr Lefebvre à Vatican II, a perdu son sens missionnaire : il n’y a pas seulement le Novus Ordo et les aspects hérétiques, mais elle ne s’intéresse plus au salut des âmes. Et donc, comme le disait Sœur Lucie, il n’y a plus personne pour faire obstacle à la chute d’un grand nombre en enfer. Il n’y a personne qui puisse arrêter l’action diabolique et la damnation de tant d’âmes parce que ce sont les âmes consacrées qui jouent un rôle vital dans le salut des âmes. Alors pourquoi devrais-je me réjouir aujourd’hui ? Il n’y a que des sujets de pleurs. C’est une situation terrible. Mais il n’y a pas que ça : maintenant le monde entier est communiste, le communisme a conquis le monde entier. Depuis que j’ai été ordonné, la situation n’a fait qu’empirer : à l’époque, le monde occidental était relativement libre ; nous pouvions sauter dans un avion et ouvrir un nouveau centre de messe ailleurs, nous pouvions voyager. Plus maintenant. En ce qui concerne la situation dans l’Eglise, nous avions Jean-Paul II qui est une figure de l’anti Christ parce qu’il était trompeur : il paraissait tellement paternel et saint, et parfois tellement Novus Ordo. Mais maintenant, nous avons François le destructeur. Les choses ont empiré. Dans les années ’80 ou ’90, l’Eglise Novus Ordo avait encore un aspect qu’on pourrait dire relativement « décent » dans ce pays, les séminaires n’étaient pas infectés par l’homosexualité à cette époque. Maintenant, c’est le laisser-aller. La situation est nettement plus horrible. Beaucoup moins de personnes disent aujourd’hui le chapelet parmi les conciliaires, en comparaison des années écoulées. Nous n’avons vu aucune amélioration de la situation. Toutes les prophéties obscures de Mgr Williamson sont accomplies maintenant, tout est accompli. Tout va vers le pire, nous allons de mal en pis, il n’y a aucun mal que nous n’ayons vu. Donc un jubilé, oui, mais avec des mises en garde. Nous n’avons pas besoin de nous féliciter nous-mêmes, mais nous avons un immense travail devant nous car la damnation de la race humaine est inacceptable. Ce n’est pas quelque chose que nous acceptons. Pourquoi nous battons-nous tant ? Parce que les âmes, là, dehors, vont en enfer. Que se passera-t-il pour ces personnes si nous nous croisons les bras et ne faisons rien, que nous contemplons à quel point nous sommes beaux dans notre petit cocon de la tradition ? Non, nous sommes obligés de conquérir le reste du monde parce que le reste du monde est dans l’erreur : ils vont se tuer eux-mêmes pour l’éternité. Nous ne pouvons l’accepter, c’est une folie totale. Les hommes aujourd’hui commettent le plus grand des crimes, la plus grande des folies. La plus grande des folies car ils ont entièrement tourné le dos à Dieu. Ce monde moderne est tout entier dans l’erreur, et dans une triste situation. C’est très triste de les voir en cet état. Vous pouvez aussi voir que, dans les pays occidentaux développés, comme le Japon, des personnes se suicident à tout moment, ils sont complètement déprimés ; ils sont déjà misérables, même avant d’aller en enfer. Ils sont dans un état de misère, ils sont misérables : peut-être ont-ils la prospérité matérielle, mais cela ne sert de rien : leur âme est démolie. Il est vraiment très triste de voir la situation dans laquelle nous sommes actuellement, c’est pourquoi nous ne pouvons pas nous réjouir. Notre-Dame à Fatima était toujours triste ; c’est ce qu’ont dit les enfants : elle n’a pas souri une seule fois, elle était toujours triste, constamment triste. C’est la même chose à La Salette. A Lourdes, elle a souri lorsque Bernadette a fait quelque chose de bizarre (je ne me rappelle plus quoi), d’amusant, elle a ri. Mais pas à Fatima. A Fatima, elle était toujours triste.

Donc nous pouvons nous réjouir pour ce que nous avons, oui, nous avons une grande paix, une grande joie, c’est effectivement un vrai bonheur. C’est ce qui rend un homme heureux, c’est ce qui rend un père et une mère heureux, ce qui fait applaudir de joie. De cette manière, nous sommes des personnes heureuses. Oui, c’est vrai. Mais nous sommes dévastés en voyant le mal que tous nos frères humains se font à eux-mêmes. C’est triste, c’est lamentable, c’est déplorable et nous devrions verser des torrents de larmes pour eux, nous devrions chaque jour être angoissés de leur destinée et de notre échec à changer leur destin parce que nous n’avons pas suffisamment aimé le Cœur Immaculé de Marie, alors que Dieu ne nous a pas donné d’autre remède que l’amour du Cœur Immaculé de Marie. A cet égard, nous avons échoué puisque le salut promis ne s’est pas opéré. Cela signifie que nous n’avons pas rempli les conditions mises par Dieu pour obtenir le salut du monde, par notre tiédeur, notre manque d’amour élémentaire envers les deux Cœurs, et c’est terrible. Il y a sans doute beaucoup de choses au sujet desquelles nous pouvons nous blâmer, et pour nos nombreux manquements.

Un jubilé, oui ! Mais avec beaucoup de grains de sel. Vous prenez le sel, et vous versez tout… beaucoup plus qu’un seul grain. Ce n’est pas encore vraiment le temps de se réjouir parfaitement. Maintenant, c’est plus ou moins le triomphe de Lucifer. Ce que nous voyons n’est pas le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Lorsqu’il sera réalisé, lorsque nous aurons ce que nous voulons, alors nous pourrons nous réjouir à cent pour cent. Mais pour l’instant, je vous invite à vous réjouir à cinquante pour cent, pas à cent pour cent, car nous en sommes loin !

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.