samedi 17 décembre 2022

Prise de soutane en Irlande

 



Ce 8 décembre 2022, en Irlande, M. Vincent Gaston Carrère a reçu la soutane. 

Prions bien pour lui. Il intègrera sous peu la Compagnie de Marie Saint Pie X ( avec M. l'abbé Salenave)



vendredi 19 août 2022

Questions et réponses brûlantes de deux prêtres de la Compagnie de Marie St Pie X - abbés Chazal et Salenave

A l'occasion du passage de l'abbé Chazal en France, et en particulier au prieuré de St Aignan sur Roë, nous avons organisé un petit entretien sur les questions qui intéressent les catholiques.

1° L'apostolat du front catholique en Asie
2° La guerre en Ukraine
3° La politique de la FSSPX
4° Le renforcement de la résistance en Europe


etc....


Bonne écoute !



mardi 6 juillet 2021

Abbé Salenave : 20 ans de sacerdoce !





 Ce dimanche 4 juillet, les Amis du Sacré-Cœur et les fidèles se sont retrouvés en Mayenne pour fêter les 20 ans de sacerdoce de M. l'abbé Salenave.  



C'est l'abbé Pivert qui prêcha au cours de la messe solennelle : 








samedi 3 juillet 2021

Abbé Chazal : 25 ans de Sacerdoce !

 



Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Chers amis,

Quel est le but d’un jubilé pour un prêtre ? Pas grand-chose de plus que d’expliquer aux jeunes gens qu’on ne doit pas craindre de s’engager, de devenir prêtre. Vous pouvez avoir la vocation et être une personne heureuse. C’est une vie heureuse. Aussi, nous nous réjouissons, je me réjouis pour ce que j’ai vu en 25 ans, toutes les grâces dont j’ai été témoin et spécialement aux Philippines, avec toutes ces missions un peu partout, l’afflux des âmes, tous ces baptêmes un peu partout. Et cela continue. Ainsi nous sommes complètement dépassés par les demandes. Tout cela nous rend vraiment heureux. Tout ce travail ressemble très fort à la maternité : ainsi, par moments, c’est très pénible, mais nous sommes très heureux lorsque nous donnons la vie, le don de la vie de notre Dieu. Cela nous remplit de joie. C’est sans doute la raison pour laquelle il y a une telle proximité entre la maternité et le sacerdoce, une proximité spirituelle. C’est la raison pour laquelle, lorsque les mères sont enterrées, on leur met le purificatoire qui a servi à purifier l’huile des mains de leur fils le jour de l’ordination ; ce purificatoire entoure leurs mains parce que l’Eglise reconnaît la similitude et le lien. Et donc, après 25 ans, nous sommes très heureux, malgré les difficultés, telle la crise de la FSSPX : lorsque je fus ordonné, la FSSPX était une unité de combat, nous étions sous l’autorité de l’abbé Peter Scott, nous combattions le Nouvel Ordo : une grande époque, de beaux développements. Et maintenant, cette semaine, le supérieur du district d’Autriche a dû révoquer sa déclaration contre le Covid : « son bras a été tordu » par le supérieur général afin qu’il fasse « marche arrière » au sujet de ce stupide Covid. C’est lamentable, déplorable. Ce n’est pas un événement heureux, mais le résultat, c’est que la présence de la Tradition aux Philippines a doublé, la messe traditionnelle est devenue importante dans ce pays. Cette île est couverte par dix groupes différents, en incluant le groupe de la FSSPX. Donc nous nous occupons des neuf autres et ils s’occupent d’un groupe. Je leur souhaite le meilleur. Donc le résultat est un bon résultat. Ainsi la vie dans le sacerdoce, la vie sacerdotale est une vie heureuse. C’est un fait ! Je le sais, j’en suis sûr ! Et je ne peux assez remercier Dieu pour toutes ces grâces reçues et distribuées lors de ces 10 000 messes. Je ne peux être assez reconnaissant pour cela.

Mais je « touche encore du bois », je puis encore être réprouvé, je peux encore échouer dans le sacerdoce, abandonner la prêtrise comme tant d’autres. Je peux devenir détraqué, rejoindre l’Eglise de Pfeiffer de Troya, je peux devenir sédévacantiste ou devenir libéral moi-même après avoir dénoncé le libéralisme. Et donc, après 25 ans de sacerdoce, le moment n’est pas encore venu de compter tous les œufs, de vendre la peau de l’ours : il n’y a encore rien dans le sac. C’est le problème de mon jubilé ici parce que, alors que je me congratule moi-même devant vous tous et sur youtube (qui ne peut me suspendre cette fois où je me félicite moi-même), le reste du monde entier prend le chemin de l’enfer. C’est horrible, c’est absolument horrible et cela ruine entièrement mon jubilé. Le monde entier va maintenant en enfer parce que l’entière structure de l’Eglise a été conquise par nos ennemis ; ainsi l’Eglise, comme le disait Mgr Lefebvre à Vatican II, a perdu son sens missionnaire : il n’y a pas seulement le Novus Ordo et les aspects hérétiques, mais elle ne s’intéresse plus au salut des âmes. Et donc, comme le disait Sœur Lucie, il n’y a plus personne pour faire obstacle à la chute d’un grand nombre en enfer. Il n’y a personne qui puisse arrêter l’action diabolique et la damnation de tant d’âmes parce que ce sont les âmes consacrées qui jouent un rôle vital dans le salut des âmes. Alors pourquoi devrais-je me réjouir aujourd’hui ? Il n’y a que des sujets de pleurs. C’est une situation terrible. Mais il n’y a pas que ça : maintenant le monde entier est communiste, le communisme a conquis le monde entier. Depuis que j’ai été ordonné, la situation n’a fait qu’empirer : à l’époque, le monde occidental était relativement libre ; nous pouvions sauter dans un avion et ouvrir un nouveau centre de messe ailleurs, nous pouvions voyager. Plus maintenant. En ce qui concerne la situation dans l’Eglise, nous avions Jean-Paul II qui est une figure de l’anti Christ parce qu’il était trompeur : il paraissait tellement paternel et saint, et parfois tellement Novus Ordo. Mais maintenant, nous avons François le destructeur. Les choses ont empiré. Dans les années ’80 ou ’90, l’Eglise Novus Ordo avait encore un aspect qu’on pourrait dire relativement « décent » dans ce pays, les séminaires n’étaient pas infectés par l’homosexualité à cette époque. Maintenant, c’est le laisser-aller. La situation est nettement plus horrible. Beaucoup moins de personnes disent aujourd’hui le chapelet parmi les conciliaires, en comparaison des années écoulées. Nous n’avons vu aucune amélioration de la situation. Toutes les prophéties obscures de Mgr Williamson sont accomplies maintenant, tout est accompli. Tout va vers le pire, nous allons de mal en pis, il n’y a aucun mal que nous n’ayons vu. Donc un jubilé, oui, mais avec des mises en garde. Nous n’avons pas besoin de nous féliciter nous-mêmes, mais nous avons un immense travail devant nous car la damnation de la race humaine est inacceptable. Ce n’est pas quelque chose que nous acceptons. Pourquoi nous battons-nous tant ? Parce que les âmes, là, dehors, vont en enfer. Que se passera-t-il pour ces personnes si nous nous croisons les bras et ne faisons rien, que nous contemplons à quel point nous sommes beaux dans notre petit cocon de la tradition ? Non, nous sommes obligés de conquérir le reste du monde parce que le reste du monde est dans l’erreur : ils vont se tuer eux-mêmes pour l’éternité. Nous ne pouvons l’accepter, c’est une folie totale. Les hommes aujourd’hui commettent le plus grand des crimes, la plus grande des folies. La plus grande des folies car ils ont entièrement tourné le dos à Dieu. Ce monde moderne est tout entier dans l’erreur, et dans une triste situation. C’est très triste de les voir en cet état. Vous pouvez aussi voir que, dans les pays occidentaux développés, comme le Japon, des personnes se suicident à tout moment, ils sont complètement déprimés ; ils sont déjà misérables, même avant d’aller en enfer. Ils sont dans un état de misère, ils sont misérables : peut-être ont-ils la prospérité matérielle, mais cela ne sert de rien : leur âme est démolie. Il est vraiment très triste de voir la situation dans laquelle nous sommes actuellement, c’est pourquoi nous ne pouvons pas nous réjouir. Notre-Dame à Fatima était toujours triste ; c’est ce qu’ont dit les enfants : elle n’a pas souri une seule fois, elle était toujours triste, constamment triste. C’est la même chose à La Salette. A Lourdes, elle a souri lorsque Bernadette a fait quelque chose de bizarre (je ne me rappelle plus quoi), d’amusant, elle a ri. Mais pas à Fatima. A Fatima, elle était toujours triste.

Donc nous pouvons nous réjouir pour ce que nous avons, oui, nous avons une grande paix, une grande joie, c’est effectivement un vrai bonheur. C’est ce qui rend un homme heureux, c’est ce qui rend un père et une mère heureux, ce qui fait applaudir de joie. De cette manière, nous sommes des personnes heureuses. Oui, c’est vrai. Mais nous sommes dévastés en voyant le mal que tous nos frères humains se font à eux-mêmes. C’est triste, c’est lamentable, c’est déplorable et nous devrions verser des torrents de larmes pour eux, nous devrions chaque jour être angoissés de leur destinée et de notre échec à changer leur destin parce que nous n’avons pas suffisamment aimé le Cœur Immaculé de Marie, alors que Dieu ne nous a pas donné d’autre remède que l’amour du Cœur Immaculé de Marie. A cet égard, nous avons échoué puisque le salut promis ne s’est pas opéré. Cela signifie que nous n’avons pas rempli les conditions mises par Dieu pour obtenir le salut du monde, par notre tiédeur, notre manque d’amour élémentaire envers les deux Cœurs, et c’est terrible. Il y a sans doute beaucoup de choses au sujet desquelles nous pouvons nous blâmer, et pour nos nombreux manquements.

Un jubilé, oui ! Mais avec beaucoup de grains de sel. Vous prenez le sel, et vous versez tout… beaucoup plus qu’un seul grain. Ce n’est pas encore vraiment le temps de se réjouir parfaitement. Maintenant, c’est plus ou moins le triomphe de Lucifer. Ce que nous voyons n’est pas le triomphe du Cœur Immaculé de Marie. Lorsqu’il sera réalisé, lorsque nous aurons ce que nous voulons, alors nous pourrons nous réjouir à cent pour cent. Mais pour l’instant, je vous invite à vous réjouir à cinquante pour cent, pas à cent pour cent, car nous en sommes loin !

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

dimanche 21 mars 2021

Frère Michel - Resquiescat in Pace


 

Ce qu’est la Compagnie de Marie ?

La Compagnie de Marie n'est rien d'autre que la continuation de la FSSPX dans la Tradition.

Les statuts de cette Fraternité stipulent que « La Fraternité est une société sacerdotale de vie commune sans vœux, à l'exemple des sociétés des Missions Etrangères » et son but est « le sacerdoce et tout ce qui s'y rapporte et rien que ce qui le concerne ».

  • Origine de la fondation de la Fraternité St Pie X

La Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) est une congrégation sacerdotale fondée par Mgr Marcel Lefebvre. Elle a été érigée officiellement en conformité avec le Droit Canon dans le diocèse de Fribourg, en Suisse, le 18 février 1971. Puisqu’elle a été reconnue par les autorités compétentes, elle est une œuvre de l’Eglise catholique pour le sacerdoce, comme cela avait été annoncé il y a longtemps par Notre-Dame de Quito.
  • Formation de la Compagnie de Marie St Pie X
Quarante ans plus tard, le sacerdoce a subi une attaque terrible, lorsque les supérieurs de la FSSPX, trompés par la nouvelle Rome de tendance libérale et moderniste, se sont mis à reconnaître le Concile Vatican II, la Nouvelle Messe et le Nouveau Code de Droit Canon.

Quelques prêtres voulurent rester fidèles à leur serment anti-moderniste en ne voulant avoir aucune part avec un compromis aussi pernicieux et prématuré. Ils se mirent à résister aux nouvelles tendances libérales, en restant simplement « une petite armée de rebâtisseurs », faisant ce que fait une armée : combattant jusqu’à ce que la nouvelle messe soit interdite, Vatican II anathémisé, l’ancien code de Droit Canon de nouveau imposé par la Rome éternelle, et jusqu’à ce que la Tradition elle-même, (et non pas nous autres petits soldats), soit reconnue par une papauté pleinement convertie.
  • Le combat de la Femme contre le dragon
C’est Notre-Dame qui nous guide dans ce combat, telle Deborah, parce que c’est la volonté de Dieu que la victoire lui soit attribuée (Juges IV,9). Comme Monseigneur nous l’a dit à l’occasion de son Immaculée Conception, elle est aux antipodes de ce mélange mortel de vérité et d’erreur, et de ce désir de se faire reconnaître par une équipe d’impies, quelles que soient les places qu’ils occupent injustement.

Puisse-t-elle nous rendre capables de rester fermes dans la Vérité, en toute humilité, devant notre Dieu, qui est la Vérité première ou la Vérité elle-même, puis devant les hommes auxquels est due la Vérité, comme première Charité.

mardi 23 août 2016

Les jolis Fioretti de la Compagnie de Marie contés par l'abbé Chazal

La dernière ascension d’un bon soldat

L’esprit était vaillant, mais la chair fut emportée : pendant quatre longs mois après sa sortie du coma l’abbé Suelo est resté conscient, mais tout ce que la médecine moderne put offrir, ce fut de prolonger son agonie, humiliante et douloureuse.

Dès que son état fut stabilisé, il fut sorti du coûteux hôpital chinois où il était (nous n’avons pas fini de régler les factures) et fut emmené tant bien que mal au séminaire, porté sur son brancard par les séminaristes et ses confrères. C’est d’une attaque cardiaque qu’il est mort deux semaines plus tard, mais avec nous -et non abandonné dans un hôpital- entouré de gens venus le visiter et prier pour lui. Il pouvait répondre par oui et par non, et nous montrait sans relâche le ciel du doigt : « Je rentre à la maison, mes amis, suivez-m’y et nous nous retrouverons ».

Nous sommes très reconnaissants à sa famille de nous avoir permis de l’enterrer dans le sanctuaire de la future chapelle. Son neveu a peut-être la vocation et pourrait venir porter glorieusement son nom.

Durant tout ce temps, le frère Jean a pris soin de l’abbé Suelo, restant auprès de son lit d’hôpital, jour après jour, et me soulageant de tout le fardeau de la bureaucratie, ce dont je ne pourrai jamais lui être assez reconnaissant.
  • Un enterrement épique
Quatre jours avant l’enterrement, nous nous sommes fait voler 85.000 pesos (environ 1600 €) et nous avons appelé la police… qui au lieu de trouver le malfaiteur, nous en a amené d’autres à la place : 1) trois jours avant l’enterrement, arrive le chef de canton, accompagné de la police, nous interdisant la sépulture. 2) deux jours avant la cérémonie, c’est au tour du géographe local de nous faire la même prohibition 3) puis, le jour J, le responsable de la santé publique vint avec la police, de nouveau pour nous interdire l’inhumation.

Tout en vain :

D’abord, le frère de l’abbé Suelo est avocat et a pris la situation en main avec beaucoup de calme ; ensuite, ce n’est pas nous qui sommes les propriétaires du terrain, mais Mme Coyogue ; et enfin, nous avions dûment notifié notre intention d’enterrer l’abbé Suelo dans notre caveau sept jours auparavant, et invoqué le précédent canonique des emplacements spéciaux pour les grands religieux.

Il y a deux semaines, est venu un représentant de l’office des forêts, (le chef de canton est vraiment obstiné) demandant que les constructions de bambou cessent d’exister. Nous les avons de nouveau invité à faire part de leurs pertinentes observations au propriétaire local… et ils sont repartis comme tous les autres.

C’est que notre profil est trop bas, les balles ne font que siffler au-dessus de nos têtes.

L’abbé Suelo a dû voir tout ça de là-haut avec amusement. Ses funérailles furent magnifiques et eurent lieu avec un grand concours de fidèles. Il repose à l’emplacement du sanctuaire de la future chapelle, au-dessus du séminaire. Dans un latin décadent[1], une épitaphe de marbre tente de rappeler le souvenir de ce héros de la Foi.

  • Les tribulations de l’abbé Picot
A côté des difficultés australiennes de l’abbé Picot, celui-ci a contracté une tuberculose, qui grâce aux soins des docteurs coréens, ne lui vaudra pas d’enterrement de héros… Alors que des cavernes (aujourd’hui disparues) s’étaient développées dans ses poumons, il s’est mis à cracher du sang ; et aujourd’hui, il est toujours pour six mois sous un traitement assez lourd. La « bénédictine » a merveilleusement réparé les dommages des antibiotiques sur son sommeil, et ma prise en charge des missions d’Iloilo vont le soulager des corvées d’avion.

Ses missions ont continué à croître, surtout à Hindang (50 fidèles la dernière fois), Cebu et Masbate, que j’espère visiter en juillet. L’abbé Picot est assez populaire en Corée et a également desservi Singapour, la Thaïlande, la Malaisie et le Japon. Les effectifs ont chuté en Australie, mais tous nos centres tiennent malgré tout, sauf Streaky Bay. L’abbé est en train d’achever l’hôtellerie au séminaire, doubler la taille de la chapelle d’Hindang, pendant qu’une superbe chapelle est prévue pour Maasin, qui compte 30 enfants à catéchiser. C’est un catéchiste né et il dirige aussi les « Marian Corps Publications » (Publications de la Compagnie de Marie). Il y a donc plein de choses qu’on peut faire avec la tuberculose, mais j’espère qu’il ne se fatigue pas trop avant ses prochaines vacances. […]
  • Les précipices de Pamutan
La route du ciel est bordée de précipices, et notre camionnette Suzuki a pu expérimenter le sens profond de l’image. Je savais que notre séminariste coréen conduisait trop vite (du temps où il était laïc, il a été poursuivi quatre fois par la police et a même écrasé sa moto sur une voiture de police). De tels incidents ne constituent pas d’empêchements canoniques, mais nous avons eu de la chance qu’il n’y ait pas eu de passager à bord, et que le véhicule se soit arrêté après dix mètres de manière inexplicable. La réparation nous a coûté 40.000 pesos, mais, étonnamment, notre camion jouit maintenant d’une santé meilleure qu’avant l’accident : nous devions l’emmener au garage d’une semaine sur l’autre, mais maintenant, plus de trace de ses anciens problèmes. De nouveau, la pauvreté paie : si nous avions eu une camionnette plus élégante, sauter la falaise aurait été plus lourd de conséquences, et l’abbé Suelo aurait eu de la compagnie… Arsène (le séminariste) dit que de tels accidents le rendent plus prudent et que rien ne lui arrivera dans les quatre prochaines années… Nous verrons bien.
  • Nouveaux fidèles
Le nombre de séminaristes va peut-être diminuer (vu le départ du Frère Jean comme expliqué par la suite), et notre seule entrée décidée va au séminaire d’Avrillé ; mais les fidèles continuent de nous rejoindre, sauf en Australie, mais cela pourrait finir par changer.

Il y a maintenant 80 fidèles à Cebu, mais il est difficile aux gens d’un côté de la ville d’assister à la messe de l’autre côté, comme à Manille, où notre groupe est encore très petit. 70 personnes ont assisté à la cérémonie de Mgr Williamson à Camiguin, et les choses prennent là-bas un tour très favorable, surtout si nos menuisiers construisent un beau triptyque, pour améliorer l’ornementation discutable de la chapelle.

Quand Ariel, notre principal appui à Hindang (Leyte), est là, l’assistance à la messe monte à 50, et nous pensons donc à doubler la taille de la cathédrale de bambou, avant de construire le clocher (Ariel a négocié le déplacement de « Petite Marie », notre chère petite cloche bénie par Mgr Williamson il y a trois ans). L’abbé Picot est catégorique : des catéchistes locaux, des « agents de publicité » et les notables du village sont la clef du succès dans les zones reculées. Dans les villes, ce sont plus les réseaux électroniques et les œuvres de charité qui remportent la partie. Ensuite la Providence envoie d’autres occasions, comme cette famille qu’a rencontrée l’abbé Picot alors qu’il allait à Masbate (un nouveau petit groupe d’une quinzaine de personnes). Ensuite il y a aussi la mission d’Asturias, sur l’île de Cebu, environ 40 fidèles ; ils furent d’abord visités par l’abbé Suelo, et tiennent bon, avec même une famille de 13 enfants, ce que je n’avais jamais croisé pendant mes sept années de ministère aux Philippines… et devinez quoi… c’est une famille très heureuse…

Il n’y a néanmoins pas d’augmentation significative à signaler ailleurs, et nous ne sommes pas tout à fait sûrs que toutes les familles échappent au libéralisme pratique, mais au moins, elles ont eu un franc avertissement. Tel est le cas en Corée, et avec n’importe quelle famille un peu aisée aux Philippines. En Nouvelle Zélande, les familles sont assez frugales, et il y a quelques bonnes familles en Australie. A partir du moment où les gadgets électroniques ont été introduits dans la vie des enfants, l’anarchie intellectuelle règne et l’amour de la prière est mort. Après 8.000 emails, j’ai renvoyé mon propre gadget à mon bienfaiteur, en le remerciant, mais il ne semble pas y avoir de meilleure manière d’appeler à la prudence.

Malgré toutes os difficultés en Corée, nous avons eu 7 servants de messe dimanche dernier (8 juillet), et la mort de Peter Ahn a été un grand signe. Après qu’il ait atterri en Corée, Mgr Williamson lui a donné l’Extrême Onction et le Viatique, après quoi il est mort le 29 juin - alors que Mgr Williamson était à Cebu-, fête de son saint patron, totalement conscient, partant vers Dieu entouré de toute sa famille, et, au retour de l’évêque, il a eu droit à tout un enterrement épiscopal. Alors que nous n’avions été que très peu de jours en Corée, j’y vois un vrai signe. Le Japon tient par lui-même, comme la Thaïlande, la Malaisie et Singapour. […] L’Australie reste un terrain difficile, comme prévu ; je donnerai donc deux récollections à Brisbane et aux autres groupes.

L’abbé Macdonald s’est sérieusement blessé à l’épaule et sera inapte au combat pendant trois mois après son opération. Notre espoir est donc…
  • L’ordination du Frère Jean
Elle est maintenant effectivement approuvée par l’évêque, qui en avait d’abord une certaine crainte et a retardé le candidat ; rien de plus légitime. Je n’ai interféré dans aucun des deux sens, car notre travail au séminaire est de former et présenter les candidats à l’évêque qui porte seul la responsabilité de les ordonner ou non.

La pilule fut dure à avaler pour le frère, mais il a supporté avec grâce son humiliation lors de la cérémonie du 29 juin. Monseigneur l’a vu à l’œuvre à Camiguin et a été favorablement impressionné. Maintenant que l’ordination est approuvée, nous cherchons une date, mais il n’est pas si facile de faire voyager un évêque… Nous avons aussi entendu dire qu’en Colombie, des carmes venus du modernisme (un profès et deux postulants) sont en train de nous rejoindre, mais peut être que rien ne pourra se faire. J’aurais aussi aimé que le frère Jean soit ordonné par Dom Thomas d’Aquin, le rencontre et puisse garder des liens monastiques, liés au « promitto » de l’ordination. Mais ce n’est qu’un souhait, et le frère a déjà suffisamment attendu, beaucoup d’obstacles se sont déjà élevés sur sa route (l’abbé Griego, Julia Cordova…), je ne veux pas en être un de plus… même si la croix est notre meilleure garantie.
  • La Compagnie de Marie
Une véritable branche carmélitaine de la Résistance n’est pas encore pour demain, mais dans la Compagnie de Marie, les choses progressent bien, puisque l'abbé Salenave rejoint les quatre autres. […] Nous abandonnons la dénomination FSSPX, mais nous gardons Saint Pie X comme notre patron (CM SPX), même si notre nom courant est Compagnie de Marie (CM).

Par ailleurs, de peur de répéter les erreurs de Menzingen, nous sommes tous d’accord pour réduire les pouvoirs du Supérieur Général : mandat de 6 ans non immédiatement renouvelable, et « décentralisation » des pouvoirs au profit du district. Il est clair pour nous que, à moins que Pierre II et le Grand Monarque n’apparaissent tous les deux, plus nous accumulons les pouvoirs sur un ego sujet à la vanité, plus il va accumuler les erreurs.

Mais il n’y a pas encore assez d’Indiens pour élire de chef à plumes, même si j’ai dit à l’abbé Macdonald qu’il ferait un bon supérieur, vu qu’il est le plus âgé et qu’il a les pieds sur terre.

Certains confrères ne sont pas d’accord avec nous pour continuer la société sacerdotale de vie commune selon l’esprit laissé par Mgr Lefebvre, l’USML est donc bien pour eux, que Dieu les bénisse et multiplie leurs fruits ; mais nous ne voulons pas jeter le bébé avec l’eau du bain… et ce bébé est un statut canonique clairement défini, d’excellentes constitutions, fondées sur la pratique des dons du Saint Esprit, de grandes cérémonies, spécialement l’engagement du 8 décembre ; et la possibilité d’avoir des frères et des sœurs.

Pas besoin de réinventer la roue, et pas besoin non plus de se transformer en quelque chose de trop différent de ce que nous avons été, puisque c’est la néo-FSSPX qui perd son identité sacerdotale en rejoignant l’église conciliaire, si anti-sacerdotale et anti-sacrificielle. D’ailleurs, c’est Mgr Williamson lui-même qui note que, quand un prêtre est trop laissé à lui-même, il développe des défauts. Et, comme nous le voyons en Australie et en Nouvelle-Zélande, il y a un grand besoin de déployer la force là où elle est particulièrement nécessaire. Les bénédictins, dominicains (et peut être aussi les capucins et les carmes) sont super-anti-désorganisation (« superundisorganised »).

Fixons la roue, ne la réinventons pas, surtout quand ce qui a besoin d’être réparé est évident et facile à faire.

***

A plus grande échelle, l’humanité se prépare une grande correction divine avec une entrée graduelle dans la guerre mondiale… Encore une fois, Dieu veut toujours réparer, même si cela implique d’émonder les branches basses.

Espérons et prions afin de reconnaître, accepter et tirer profit de toutes les aimables corrections, croix, contretemps et tribulations que notre Père nous envoie parce qu’Il nous aime, et que comme tous les bons pères, il peut prendre des décisions sévères ; que Son nom soit sanctifié.

François Chazal +

Membres de la Compagnie de Marie :
Abbé Chazal
Abbé Suneel
Abbé Valan
Abbé Picot
Abbé Salenave